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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de TONQUEDEC

Tonquйdec tire son nom du chвteau. Ce nom est composй de deux mots bretons "ton quйdec" ou "guedet", lesquels signifient "lieu йlevй oщ l'on fait bonne garde". La toponymie y rйvиle la prйsence d'installations religieuses ou templiиres. Le Mouster, monastиre, L'hфpital, Stang-an-Clan, йtang du malade.

Tonquйdec est un dйmembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pluzunet. Le bourg de Tonquйdec n'a pas йtй йtabli en fonction du chвteau, mais, semble-t-il, en relation avec un autre lieu fortifiй situй non loin du village de La Vieille-Motte (Ar Goz-Vouden) et du lieu-dit "An Coz-Castel" (le vieux chвteau).

La toponymie de Tonquйdec rйvиle la prйsence de nombreuses installations religieuses. le Mouster, monastиre, l'Hфpital, Stang-an-Clan, йtang du malade, le Minihy.

Lors de la rйformation des fouages en 1426, sur 60 feux (173 contribuants) de Tonquйdec, 1 feu se trouve situй au Minihy. Au moment des guerres de la Ligue (XVIиme siиcle), la paroisse de Tonquйdec est imposйe par commission du duc de Mercoeur. 63 йcus 40 sous (dont le minihy de Tonquйdec pour 1 йcu).

Le lignage des vicomtes de Tonquйdec (vicecomitis de Tonkadoc). йteint au dйbut du XIIIиme siиcle, se fond dans une branche cadette des comtes de Trйgor et Goлllo, connue sous le nom de Coлtmen. Un acte de l'abbaye de Beauport (Bello Portu) enregistre en 1231 une donation faite par Geslin (vicomte de Coлtmen), fils du comte Henri de Penthiиvre, avec l'accord de son fils Alain, vicomte de Tonquйdec. Geslin est l'йpoux de N. de Tonquйdec, fille de Prigent, vicomte de Tonquйdec. " Ego Gellinus, Henrici comitis filius, notum facio omnibus, etc. quod ego dedi et concessi, assensu et voluntate Alani vicecomitis de Tonkadoc, primogeniti filii mei, Deo et canonicis beate Marie de Bello Portu, pro salute anime mee et Henrici militis filii mei, in puram, liberam et perpetuam elemosinam donacionem quam fecerunt mihi perenniter Ruallonus, filius prepositi de Plooc, et fratres sui pro meo servicio. videlicet tenementum Eudonis le Kadre et quindecim jornellos terre sitos juxta cimiterium de Larmor in parrochia de Pl ooc ; etc. Datum anno Domini M° CC° XXX° I° ".

Alain, fils des prйcйdents, est vicomte de Tonquйdec dиs 1231 et de Coлtmen (ou Coatmen) en 1256. Rolland, son fils, йpoux d'Adeline de Landegonnec, lui succиde. En 1298, Prigent de Coлtmen, йpoux d'Anne de Lйon ou Laval, est vicomte de Tonquйdec. Son petit-fils, Jean de Coлtmen, йpoux de Marie de Dinan (dame de Runfau et Goudelin), prкte serment au duc comme vicomte de Coлtmen et Tonquйdec avant de dйcйder en 1371. Leur fils Rolland III de Coлtmen йpouse en 1401 Jeanne de Penhoлt. Rolland IV, йpoux de Jehanne Anger de Lohйac, est vicomte de Coлtmen et Tonquйdec en 1438. Coлtmen est йrigйe en baronnie par le duc Franзois II au profit de Jean de Coлtmen, йpoux de Jeanne du Pont.

L'ancienne paroisse de Tonquйdec dйpendait de l'йvкchй de Trйguier, de la subdйlйgation et du ressort de Lannion. Elle relevait du roi. Le recteur est ici le prйvфt de la collйgiale. Durant la Rйvolution, la paroisse de Tonquйdec dйpendait du doyennй de Plouaret.

L'йglise йtait une collйgiale en patronage laпque. les canonicats йtaient prйsentйs par les seigneurs de Tonquйdec. Les armes de la seigneurie de Tonquйdec, йtaient de gueules а 7 (ou 9) annelets d’argent. Ce sont les armes de la famille de Coлtmen, йteinte depuis 1750.

On rencontre les appellations suivantes. Tonkadoc (en 1231), Tonguedoc (en 1235), Tonkedoc (en 1239), Trunkedus (en 1242), Tonquedec (en 1253, en 1267, en 1330), Tonquedeuc (en 1395).

Note 1. la commune de Tonquйdec est formйe des villages. Le Loc, Kergouriou, Kerbrunec, Kersaliou, Keranguez, Troguindy, Kernevez, Languivy, Kergroahan, Kerellй, la Vieille-Motte, Rugulaouen, Cossic, le Mouster, Kercastel, l'Hфpital, le Minihy, Kerandiot, le Bouder, Kerantant, Kermeur. Parmi les villages. Le Minihy, Le Mouster, L'Hфpital.

PATRIMOINE de TONQUEDEC

l'йglise Saint-Pierre (du XVиme siиcle en partie), reconstruite en 1835-1837 sur les plans de Lageat qui conserve le chevet du XVиme siиcle. A la requкte de Rolland IV de Coлtmen et par autoritй du Pape Eugиne IV, elle est йrigйe en collйgiale le 17 aoыt 1447 par Jean de Ploeuc, йvкque de Trйguier. La nouvelle йglise est bйnite le 7 octobre 1837. Le chevet et les portes datent du XVиme siиcle. La balustrade du clocher date de 1773. La maоtresse-vitre (12 mиtres de haut sur 4,30 mиtres de large) de 1475 est en partie dйtruite par la foudre en 1847. il ne reste que seize panneaux des vingt quatre d'origine. Y sont reprйsentйes les scиnes de la Passion et la seigneurie de Coлtmen. Jeanne Anger de Lohйac mariйe en 1430 а Roland IV de Tonquйdec, Jean de Coлtmen, leur fils et Marguerite du Pont de Rostrenen son йpouse. Le vitrail est l'oeuvre de l'atelier trйgorrois d'Olivier Le Coq et Jehan Lavenan, maоtres verriers de Trйguier, et fut offert а la collйgiale par Jean II de Coлtmen et son йpouse Jeanne du Pont de Rostrenen. " L'йglise comprend un clocher extйrieur et une nef avec bas cфtйs de sept travйes terminйe par un chevet plat. A l'exception du chevet du XVиme siиcle et du clocher, depuis sa base jusqu'а la balustrade, datй de 1773, l'йdifice actuel a йtй presqu'entiиrement reconstruit sur plans de M. Lageat, approuvйs le 25 juillet 1835. L'on a rйemployй les portes anciennes du XVиme siиcle. L'йglise fut bйnite le jour de la fкte du Saint Rosaire et consacrйe en 1837. La maоtresse vitre fut brisйe par la foudre en 1847 et l’йglise restaurйe en 1896 " (R. Couffon). Un caveau placй sous le choeur renferme les restes mortels de quelques-uns des membres de cette Maison de Tonquйdec. Le bйnitier est du XIIIиme siиcle. La chaire date du XVIIIиme siиcle. Les statues anciennes reprйsentent Saint Pierre, Saint Yves, Saint Efflam, Saint Herbot et Sainte Barbe. Les seigneurs de Tonquйdec sont les fondateurs de l'йglise de Tonquйdec. L'huile sur toile, intitulйe "Saint Pierre dйlivrй par l'Ange" date de la seconde moitiй du XVIIиme siиcle. Jean II est inhumй dans l'йglise paroissiale. A noter, qu'en 1665, le Pиre Maunoir, invitй par Vincent de Meur (seigneur de Kerhuon, nй а Lannion en 1629 et supйrieur du sйminaire des Missions Etrangиres), vint prкcher une mission а Tonquйdec et y guйrit une fille ;

Nota 1. Le seigneur de Tonquйdec йtait fondateur et seigneur prohibitif de l'йglise paroissiale que Jean de Ploeuc, йvкque de Trйguier, йrigea en collйgiale, le 17 aoыt 1447, а la demande de Rolland IV de Coatmen (ou Coлtmen), vicomte de Tonquйdec. Ce privilиge fut autorisй par le pape Eugиne IV. Il y avait sept chanoines et un prйvфt ou doyen, tous а la nomination du vicomte. Le prйvфt avait 2.400 livres de revenu, et chaque chanoine, 800. La maоtresse vitre de l'йglise est du XVиme siиcle. Elle reprйsente diverses scиnes de la vie de Jйsus-Christ. Sur les panneaux infйrieurs se voient saint Pierre, patron de l'йglise, avec saint Yves, sainte Marguerite et saint Christophe ; puis Rolland IV de Coatmen et Jeanne du Plessix Angier, sa femme, et Jean II de Coatmen, leur fils, йpoux de Jeanne du Pont, donateur du vitrail. Ces seigneurs sont prйsentйs par leurs patrons. On voit sur cette vitre les armes des Coatmen ; elles se montrent encore au pignon de l'йglise ; au-dessus de la principale porte d'entrйe, sont les armes des Quengo, martelйes pendant la Rйvolution. Sous le choeur de l'йglise se trouvait un caveau destinй а la sйpulture des seigneurs. Il y avait dans la paroisse trois chapelles relevant de l'йglise principale, la premiиre, appelйe la chapelle de Notre-Dame de Tonquйdec, dans le village et frairie de Kermeur. Le vicomte de Tonquйdec avait un fief sur le revenu du luminaire de la fabrique de cette chapelle. La seconde, appelйe chapelle de Loguiny, se trouvait au village ou frairie de Kergroachen, et enfin, au lieu de Rubuzoas, une troisiиme chapelle antique, dite chapelle du chвteau, dйjа ruinйe en 1682. Le vicomte de Tonquйdec йtait йgalement fondateur et patron de l'йglise paroissiale de Trйgrom et avait trois chapelles sur ses terres en cette paroisse, les chapelles de Saint-Fiacre, de Saint-Thurien et du Christ (Gaultier de Kermoal).

la chapelle du Loch ou de la Vierge au Loc (1755). En forme de croix latine, elle est dйdiйe а la Vierge et date du XVIIIиme siиcle. Elle porte l'inscription. F. F. PAR YVES PASQUIOU M. KERHERVES SA Fe GOUERNr 1755 — MESSIRE IAN BLOT PR(EVO)T RECTEUR DE TONQUEDEC. Le maоtre-autel date du XVIIIиme siиcle. Parmi les statues modernes. saint Yves ;

la chapelle Saint-Guйnolй (XVIIIиme siиcle), restaurйe en 1989. De forme rectangulaire, elle a йtй йdifiйe avec des pierres de rйemploi d'un йdifice plus ancien. On y trouve une statue en bois polychrome (H. 1 m) de saint Guйnolй, datйe du XVIIIиme siиcle. l'abbй est en habit mauriste, tenant une crosse dans la main droite ;

la chapelle Saint-Gildas (XV-XVIиme siиcle), restaurйe en 1756 (pignon ouest) et fondйe, semble-t-il, par la famille Coлtmen (prйsence de leurs armes sur la croix du calvaire). Edifice en forme de croix latine datant du dйbut du XVIиme siиcle, а l'exception du pignon ouest reconstruit au XVIIIиme siиcle. Sur le portail de la tour date de 1756 et sur le vantail de bois celle de 1757 ; sur la tour l'inscription suivante. Mr BLOT PRt Rt DE T.QUEDEC Y. BRIAND Gr. F. P. F. LAGIAT 1756. Le maоtre-autel est moderne avec bas-relief du XVIиme siиcle. Les stalles, classйes, sont du XVIиme siиcle. Elle renferme des statues anciennes. Saint Gildas, Saint-Nicolas, la Trinitй, Sainte Appoline, jeune martyre d'Alexandrie (XVIиme siиcle). La vie de saint Gildas est cйlйbrйe sur les panneaux en bois sculptй de l'autel ;

la chapelle Notre-Dame de Kerivoalan (1600). Cette chapelle de plan rectangulaire possиde un clocher mur а lanternon et une porte gothique sur la faзade ouest. La tribune (1600) est ornйe de huit panneaux en bois sculptйs et d'entrelacs celtiques. Les tкtes de deux personnages sculptйs sur une niche du mur sud pourraient reprйsenter les fondateurs de la chapelle. Cette chapelle dйpendait, semble-t-il, de la seigneurie de Kergrist, situйe en Ploubezre ;

l'oratoire de Rubudas (1713). A proximitй, on peut voir les fondations d'une chapelle restйe inachevйe. Lorsque la donatrice, la comtesse de Quengo de Tonquйdec meurt, son mari y fera йdifier un oratoire dйdiй а la Vierge. Le calvaire qui se trouve а proximitй date de 1734 ;

les anciennes chapelles, aujourd'hui disparues ou dйtruites. - la chapelle Saint-Mйdard ; - la chapelle de Saint-David ou Saint-Avit. Elle existait encore au XVIIIиme siиcle ; - la chapelle privйe de Saint-Michel а Kermeur (vendue en 1926) ; - la chapelle Saint-Yvi (en Loguivy) ; - la chapelle dite du du chвteau. Elle йtait en ruines dиs 1682. Actuellement, un petit oratoire avec fontaine a йtй bвti а son emplacement. Il porte l'inscription. PAR L'ORDRE DE M. KERLEAN P(RE)VOST DE TONQ(UE)DEC ET CE F. P. INISAN BORDONNEC E F LE GOU..Ur. 1713 ;

le chвteau de Tonquйdec (1447), se trouve а proximitй d'une ancienne motte castrale. L'йdifice primitif qui remonte au XIIиme siиcle, a йtй dйmantelй en 1394 par ordre du duc de Bretagne (lors du conflit qui opposa les Penthiиvre au duc Jean IV). entre le 24 janvier et le 8 juin 1394, le duc Jean IV s'empare du chвteau et le fait raser aprиs sa victoire sur Olivier Clisson, auquel Roland II et Roland III de Coлtmen (ou Coatmen), vicomtes de Tonquйdec, йtaient alliйs (descendants des Penthiиvre, ils avaient pris parti pour Charles de Blois). L'йdifice est reconstruit а partir de 1406 (donjon, tours du nord) par Roland IV de Coлtmen, dйdommagй le 22 novembre 1406 par un don ducal de 3000 livres. Du temps de Jean II de Coлtmen (dernier vicomte de Tonquйdec du nom de Coлtmen), une levйe d'impфt autorisйe pour la fortification du chвteau de 1473 а 1476 a du contribuer а la construction de l'aile ouest du logis, terminйe au sud par une grosse tour. Le chвteau revient ensuite par alliance а la famille Guyon de la Moussaye. Vers mars 1588, Charles Gouyon de la Moussaye, seigneur de Tonquйdec commence d'entretenir une garnison dans le chвteau. L'йdifice est alors classй comme place forte grвce aux travaux pour l'artillerie effectuйs entre 1577 et 1582. La famille La Moussaye est protestante, donc pour le roi Henri IV et durant toutes les guerres de la Ligue, en dйsaccord avec la population locale restйe trиs catholique. Dйmantelй de nouveau vers 1626, le chвteau est vendu par Amaury III de Gouyon, marquis de la Moussaye, а Renй du Quengo (comte du Rochay) le 15 ou 16 dйcembre 1636 [Note. L'origine de la famille Quengo se situe au village du Quengo, tout prиs de Rohan, dans le Morbihan, vers 1200 avant d'йmigrer au chвteau de Rochay а Langast dans les Cфtes-d'Armor. Louise de Quengo (dame de Brefeillac et йpouse de Toussaint de Perrien, dйcйdй en 1649), soeur de Renй, nйe en 1584, dйcйdйe en 1656 sans enfant, est enterrйe dans la chapelle Saint-Joseph de l'ancien couvent des Jacobins, а Rennes]. A la Rйvolution, Renй Andrй de Quengo, vicomte de Tonquйdec, rйussit а garder son chвteau. Vendu au sieur Perrin (Perrien ?), le chвteau reviendra а nouveau а la famille De Quengo qui le rachиte en 1828. Il sera lйguй par une descendante au comte de Chambord qui n'en voudra pas. Ce chвteau appartient aux XIXиme et XXиme siиcles au marquis de Kerouartz, puis а un descendant, le Comte Claude de Rougй qui en est actuellement propriйtaire (suite au mariage de la fille du marquis de Kerouartz avec le comte Pierre de Rougй). On trouve, а Rubudas, un oratoire construit en 1713 а l'emplacement de la chapelle du chвteau dйjа en ruines dиs 1682 ;

Nota 2. Dans les Cфtes-du-Nord, prиs de Lannion, sur les bords du Guer et le penchant d'une vallйe riante et pittoresque, s'йlиvent les ruines de l'antique chвteau de Tonquйdec, le plus beau et le plus remarquable de la Bretagne. Ses йnormes tours, au nombre de dix, ses remparts de quatre а cinq mиtres d'йpaisseur, bвtis en pierres de grand appareil, donnent l'idйe la plus imposante de cette forteresse du moyen вge, dont l'assiette forme un cap entre deux vallйes, l'une oщ coule le Guer, l'autre, un petit ruisseau sortant d'un йtang voisin. La premiиre des trois enceintes ou cours qui composent le chвteau, est un ouvrage avancй, construit pour la dйfense du corps de la place. On y pйnйtrait par une porte а herse et pont-levis. Dans cette premiиre cour, se dйveloppait la faзade intйrieure. Il s'y voit une tour qui contenait les prisons de la juridiction. Une porte, ayant aussi herse et pont-levis, donnait accиs dans la cour principale oщ йtaient placйs l'habitation seigneuriale et plusieurs autres bвtiments. A gauche, la grande salle ou salle d'honneur ; а droite, dans l'une des tours, se trouvait la chapelle. Au dessous de la grande salle, sont d'йnormes caves voыtйes, destinйes aux provisions du chвteau ; elles servaient aussi de refuge aux vassaux qui venaient y mettre en sыretй leurs familles, leurs grains et leurs bestiaux. La troisiиme cour ou enceinte avait la forme d'un triangle, au sommet duquel se dresse le donjon faisant а lui seul une forteresse sйparйe du reste du chвteau, n'ayant de porte qu'au second йtage. Un pont-levis descendait de cette porte sur une culйe en maзonnerie, construite au milieu de la cour. Un second pont communiquait du rempart sur cette mкme culйe, en sorte que, si le reste du chвteau йtait pris, la garnison pouvait encore se dйfendre dans le donjon ou gagner la campagne par les souterrains. A l'extйrieur, sur la droite, le rempart dйcrit une rentrйe en demi-cercle dans laquelle s'йlиve une forte tour ronde ne tenant au corps de la place que par deux pans de mur. On entrait dans cette tour par une fenкtre du deuxiиme йtage d'oщ s'abattait un pont-levis joignant le parapet de la muraille opposйe. Cette tour est surmontйe d'un reste de tourelle. Des douves entouraient le chвteau et pouvaient recevoir les eaux de l'йtang voisin.

Nota 3. Tronquedec, et par contraction Tonquйdec, parait dйriver du celto-breton traon. vallйe, et quedec ou guedec. guй, garde, nom tirй de la position mкme du chвteau, dont la fondation se perd dans les origines de l'histoire de Bretagne. En 1180, l'hйritiиre de Tonquйdec йpouse Geslin, juveigneur d'Henri d'Avaugour et de Mathilde de Vendфme. En 1151, il avait eu en partage la vicomtй de Coatmen, dont il prit le nom et les armes. Les Coatmen (ou Coлtmen) йtaient de preux et vaillants chevaliers dont le nom est inscrit bien souvent dans les glorieuses annales de la Bretagne. — Alain II de Coatmen, vicomte de Tonquйdec, accompagna, en 1270, le duc Jean Ier aux croisades. — Rolland III de Coatmen, vicomte de Tonquйdec, servait dans le parti de Charles de Blois, et fut fait prisonnier la bataille d'Auray, aprиs des prodiges de valeur. Nulle part plus que dans la vicomtй de Tonquйdec, les Anglais n'йprouvиrent une rйsistance opiniвtre. — Rolland IV, son fils, fut un des plus zйlйs partisans des Penthiиvre et leur plus puissant dйfenseur. Pendant plus de trente ans, on le voit au premier rang de ceux qui soutiennent les descendants de Charles de Blois. Lors de la guerre de Clisson contre le duc Jean IV, le connйtable, renfermй au chвteau de l'Hermine, cйda plusieurs places fortes pour sa ranзon, entre autres Guingamp et la Roche-Derrien, reprises peu aprиs par Coatmen qui, а la tкte de ses vassaux, le 27 octobre 1387, attaqua Guingamp et forзa Kermarec, son commandant, а se rendre, vie et bagues sauves. En 1394, Jean IV assiйgea la Roche-Derrien, oщ s'йtait retranchй Coatmen, et l'obligea а se rendre. Dans le mкme temps, du Perrier, comte de Quintin, grand marйchal de Bretagne, assiйgeait, dans Tonquйdec, les partisans du connйtable. La garnison, sur le point d'кtre forcйe, proposa de se rendre si, dans huit jours, la place n'йtait pas secourue. Cette capitulation ayant йtй acceptйe, l'attaque fut suspendue, mais elle fut reprise peu aprиs, et le chвteau tomba au pouvoir de du Perrier, qui en donna le commandement а Henri du Juch. chambellan du duc, et а Jean le Barbu. Sur les entrefaites, on fit un traitй en vertu duquel Coatmen devait rentrer en possession de sa terre ; mais, malgrй cette rйconciliation apparente, les hostilitйs continuиrent. Coatmen reprit les armes, et le duc, craignant que le chвteau de Tonquйdec ne servit de refuge а ses ennemis, le fit raser en 1395, et, par lettres patentes donnйes а Nantes, le 8 juin de la mкme annйe, dйchargea Henri du Juch du serment qu'il avait prкtй, de garder fidиlement cette place et de ne la rendre qu'а lui. Enfin, cette mкme annйe, le 19 octobre, on conclut, а Aucfer prиs de Redon, un traitй de paix, dont l'un des articles portait que « le comte de Penthiиvre obйirait au duc, nonobstant la dйmolition et abattue du chвteau de Tonquйdec, dont il ne demanderait jamais le rйtablissement au duc ni а aucun autre а cause de lui » ; ce qui fait voir l'importance que le duc attachait а cette place. Cependant, la clause du traitй concernant la dйfense de rйtablir le chвteau ne fut pas mise а exйcution, car, aprиs la mort de Jean IV, il fut rebвti par Rolland de Coatmen, vers 1447. Ainsi les ruines actuelles sont celles du chвteau reconstruit а cette йpoque, moins l'entrйe ou avant-cour, qui fut ajoutйe dans le XVIиme siиcle. A l'йpoque de la Ligue, Tonquйdec tenait pour le roi ; il appartenait alors а Charles de Gouyon, baron de la Moussaye. — Vers 1589 ou 1590, le fameux Fontenelle йtant sorti de Morlaix avec cinq cuirasses et sept arquebusiers seulement, fut pris devant le chвteau de Guerrand et menй prisonnier а Tonquйdec, d'oщ il fut dйlivrй, ayant, pour sa ranзon, rendu le chвteau de Coatfrec et touchй deux mille йcus pour ses fortifications. — Le 19 fйvrier 1590, les habitants de Morlaix envoyиrent cent arquebusiers commandйs par Kergaradec pour secourir les ligueurs qui assiйgeaient Tonquйdec. Cette mкme annйe, la garnison du chвteau ayant appris que l'arriиre-ban de Cornouailles, commandй par du Breignou, cadet de la maison de Ploeuc, йtait arrivй а Plestin dans l'intention de rejoindre le duc de Mercњur а Saint-Brieuc, envoya deux cents hommes qui s'emparиrent du bourg, tombиrent sur l'arriиre-ban, tuиrent beaucoup de monde et firent quelques prisonniers, au nombre desquels йtait du Breignou, qui fut conduit а Tonquйdec et y mourut de ses blessures. — En 1592, Tonquйdec йtait considйrй comme une des plus fortes positions de la Bretagne, et les Etats y entretenaient garnison pour le roi. — Sous Louis XIII, quand Richelieu voulut porter le dernier coup au protestantisme et а la fйodalitй encore trop puissante pour son gйnie ombrageux, il fit dйmolir toutes les forteresses particuliиres. C'est par ses ordres que le chвteau de Tonquйdec fut dйmantelй. La famille de Coatmen, qui porte de gueules а neuf annelets d'argent. et dont la devise йtait. Item, item ; de mкme, toujours de mкme, possйda le chвteau de Tonquйdec jusqu'en 1487. En cette annйe, Gillette de Coatmen, fille de Jean II, porta les terres de Coatmen et de Tonquйdec dans la famille d'Acignй, par son mariage avec Jean VI d'Acignй. Jean VII d'Acignй, leur fils, lieutenant-gйnйral pour le roi en Bretagne, mourut en 1539, laissant deux enfants. un fils, Jean VIII, dont le fille Judith, йpouse Charles de Cossй-Brissac et lui porte la terre de Coatmen ; une fille, Claude d'Acignй, qui йpouse Claude du Chastel en 1525, et lui porte Tonquйdec. La branche aоnйe de Coatmen s'йtait йteinte en la personne de Louis, vicomte de Tonquйdec et de Coatmen, fils de Jean II, йpoux de Franзoise Pйan de la Roche-Jagu, mort sans enfants. La branche cadette ne s'йteignit qu'en 1750, dans la personne d'Alexis-Renй, marquis de Coatmen, gouverneur de Trйguier, marйchal de camp, commandant de Brest et de la Basse-Bretagne. Claude du Chastel, fille de Claude du Chastel, dont nous avons parlй plus haut, et de Claude d'Acignй, йpouse, en 1570, Charles de Gouyon, baron de la Moussaye. Amaury III de Gouyon, leur petit-fils, marquis de la Moussaye, vicomte de Tonquйdec, vend, par acte du 16 dйcembre 1636, la vicomtй de Tonquйdec а Renй Ier de Quengo, comte du Rocher, dont la famille fournit plusieurs officiers aux ducs et, aprиs la rйunion, servit la France comme elle avait servi la Bretagne. Outre un grand nombre d'officiers tombйs sur les champs de bataille, elle a produit deux lieutenants-gйnйraux. Anne-Louis de Quengo, marquis de Crenolle. en 1779, grand'croix de Saint-Louis, en 1814, et son fils Guy-Auguste, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-gйnйral en 1824, mort en 1829. Cette famille porte pour armes. d'or au lion de sable armй, lampassй et couronnй de gueules. et pour devise. Cominщs et eminщs ; de loin comme de prиs.

Nota 4 : En prйsence de ces ruines qui ont rйsistй au temps et а la main encore plus destructive des hommes, l'imagination se laisse bercer par une romantique rкverie. L'ombre de la chevalerie lui apparaоt avec ses paladins, ses fкtes et ses tournois ; elle entend le son du cor annonзant l'arrivйe d'un chevalier et le pont-levis criant sur ses gonds pour lui donner passage. Elle voit flotter sur les remparts la banniиre des Coatmen annonзant un brillant tournois. Ici on faisait la veille des armes ; lа йtait la chapelle dont les voыtes retentirent si souvent des paroles sacramentelles. « De par Dieu, Notre-Dame et saint Michel, je te fais chevalier ». D'un cфtй, la salle des ancкtres, oщ les images enfumйes des aieux semblaient dire а leurs descendants. « Souviens-toi de qui tu es fils et ne forligne pas » ; de l'autre, la salle d'honneur, oщ plus d'un troubadour cйlйbra par ses chants la beautй des dames, les brillants coups de lance et les exploits des chevaliers, oщ les preux parlиrent si souvent de faits d'armes, de joutes ou de tournois. Lа, sans doute, le sire de Tonquйdec entretint ses amis de son voyage d'outre-mer, et, quand il voulut partir et se mettre а la voie, comme le sire de Joinville, il envoya quйrir quelque ministre du Seigneur pour se rйconcilier avec Dieu et recevoir de ses mains le bourdon et l'йcharpe ; car, dans ces temps, la foi rйgnait encore dans le coeur de ces chevaliers, dont la devise йtait. E peb hend lealdet ; en tout chemin loyautй. Et, lorsqu'il s'empartit. peut-кtre aussi, comme le sйnйchal de Champagne, n'osa-t-il tourner la face vers Tonquйdec, « de peur d'avoir trop grand regret et que le coeur ne lui attendrit de ce qu'il laissait son bel chastel qu'il avait sans doute fort а cњur ». Pour moi, en quittant ces ruines, je me sentis saisi d'une vive йmotion, et si je tournai la tкte, ce fut pour les saluer par ces paroles d'un poиte moderne. 0 murs! ф crйneaux! ф tourelles. Remparts. fossйs aux ponts mouvants. Lourds faisceaux de colonnes frкles. Fiers chвteaux, modestes couvents. Cloоtres poudreux, salles antiques, Oщ gйmissaient les saints cantiques, Oщ riaient les banquets joyeux. Lieux oщ le coeur met ses chimиres. Eglises oщ priaient nos mиres, Tours oщ combattaient nos aпeux. Comme tous les vieux chвteaux, celui de Tonquйdec a aussi ses chroniques merveilleuses. on raconte qu'un liиvre, d'une grandeur йnorme, un liиvre, tel qu'on n'en vit jamais, se promиne souvent au milieu des ruines ; les chiens s'arrкtent а sa vue, le plomb meurtrier ne saurait l'atteindre, et, si on le poursuit, il ne s'enfuit pas, mais se retire lentement et disparaоt tout d'un coup, sans qu'on sache comment. On le voit surtout dans ces belles soirйes oщ la lune vient, de sa lumiиre argentйe, blanchir le sommet des tours et rйpandre sur ce romantique paysage un jour mystйrieux. Des kornandons ou nains, gйnies capricieux, habitent le chвteau. Quelquefois aussi une dame blanche se promиne sur la plus haute tour. Comme la Dame blanche d'Avenel, avait-elle la mission de veiller sur le manoir. Fйe bienheureuse, venait-elle combler de ses faveurs le berceau de l'enfant nouveau-nй, ou bien, sinistre messagиre, а la veille d'un jour de deuil, voilait-elle la banniиre des Tonquйdec. Elle n'entend plus les joyeux carillons ni les sons funиbres des trompettes. Ses nuits s'йcoulent tristes et sombres, au milieu de ses remparts qu'elle n'a pu prйserver de la ruine, et si parfois elle fait entendre un cri plaintif, l'йcho seul lui rйpond. Puisse-t-elle, du moins, arrкter les ravages du temps et conserver les restes actuels, pour rappeler aux gйnйrations а venir et les combats dont ces murs furent les tйmoins, et la vaillance de ces vieux chevaliers sans peur et sans reproche (Gaultier de Kermoal).

le chвteau de Troguindy, restaurй au XVIIIиme siиcle ;

ANCIENNE NOBLESSE de TONQUEDEC

La seigneurie de Tonquйdec appartenait а une branche cadette des comtes de Bretagne et prend ainsi le rang de vicomtй. Les terres de la vicomtй de Tonquйdec s'йtendaient, outre sur la paroisse, sur Ploubezre, Rospez, Louargat, Belle-Isle-en-Terre et Trйgrom. C'est au village de "Crec'h Cludic" que se dressaient les fourches patibulaires de la seigneurie de Tonquйdec. La justice йtait rendue а l'auditoire de Rubudas, au nom du seigneur qui possйdait un droit de haute, moyenne et basse justice. La vicomtй d'anciennetй semble avoir donnй naissance par son dйmembrement aux vicomtйs de Tonquйdec et de Plestin et а la seigneurie de Runefau. Prigent, vicomte de Tonquйdec, seigneur de Coлtmen en Trйmйven а la fin du XIIиme siиcle, maria sa fille aоnйe а Geslin de Penthiиvre, fils cadet d'Henri d'Avaugour, comte de Penthiиvre, et lui donna en dot le comtй de Tonquйdec et de Plestin. Il maria sa seconde fille а Georges III de Dinan Montafilant et lui laissa la seigneurie de Runefau. Du dйbut du XIIIиme siиcle а 1520, cette vicomtй appartient а la famille des Coлtmen (ou Coatmen ou Coitmen). La vicomtй passe ensuite aux Gouyon de La Moussaye (au dйbut du XVIIиme siиcle), puis а la famille Quengo de Tonquйdec (en 1636). Cette seigneurie, qui йtait encore aux mains de Renй du Quengo en 1785, possйdait jadis un droit de haute justice avec patibulaire а quatre pots qui s'exerзait au lieu-dit "Rububoas" (ou Rubudas). En 1268, le vicomte de Coлtmen et de Tonquйdec accompagne Jean Ier aux croisades. En 1282, le vicomte de Tonquйdec figure dans un traitй conclu entre Jean Ier et Henri d'Avaugour. Au cours de la guerre de succession de Bretagne, les Coлtmen, vicomtes de Tonquйdec, s'engagent aux cфtйs de Charles de Blois. Aprиs la bataille d'Auray en 1364, Jean 1er de Coлtmen, vaincu, se rallie au nouveau duc Jean IV de Montfort. En 1378, le sire de Coлtmen fidиle au duc Jean IV, se ligue pour empкcher la rйunion de la Bretagne а la couronne de France. En 1379, Rolland de Coлtmen et Geoffroy de Kerimel contribuent au retour du duc rйfugiй prиs du roi d'Angleterre. Rolland III se rebelle contre le jeune duc. En reprйsailles, sa forteresse de Tonquйdec est dйtruite en 1394-1395 par le duc Jean IV dans sa campagne contre Olivier de Clisson duquel Rolland III de Coлtmen, vicomte de Tonquйdec йtait l'alliй. En 1402, le vicomte de Coлtmen proteste contre la nomination du duc de Bourgogne comme rйgent et gouverneur du duc Jean V. En 1406, pour faire face а la menace anglaise, le chвteau est reconstruit par Rolland IV de Coлtmen (ou Coatmen). Grвce au soutien financier du duc de Bourgogne, Roland IV de Coлtmen (ou Coatmen) entreprend sa reconstruction et son agrandissement, avec l'ajout d'un donjon. Jean II de Coлtmen adapte la forteresse а l'artillerie et amйnage sur la faзade ouest des appartements seigneuriaux. En 1590, le chвteau de Tonquйdec avait йtй relevй et occupй par les troupes du roi qui y restиrent pendant neuf ans. En 1451, Rolland de Coлtmen prйside les йtats de Vannes. En 1487, le vicomte de Coлtmen est fait baron par le duc Franзois II, en rйcompense de ses services dans les derniиres guerres, notamment au siиge de Nantes. Aprиs les guerres de la Ligue, en 1626, le chвteau est dйmantelй sur dйcision de Richelieu.

Nota 5. Tonquйdec йtait une ancienne vicomtй et chвtellenie avec haute, basse et moyenne justice, qui fournissait cinq chevaliers а l'armйe du duc, autant que les barons de Vitrй et de Fougиres ; elle relevait prochainement du duc. Ses seigneurs, au premier rang de la noblesse de Bretagne, йtaient les premiers menants (Menant, droit de menйe. Droit qu'a un seigneur d'avoir un jour pour se dйlivrer aux plaids avec tous ses sujets) en la juridiction de Lannion, et devaient au roi, de chef rente. vingt-cinq sous monnaie, а chaque terme Saint-Michel, de moitiй avec le seigneur du Runfeau (ou Runefeau). Ils avaient des cours dans six paroisses sur lesquelles s'йtendaient les terres de la vicomtй. Tonquйdec, Ploubezre, Rospez, Louargat, Belle-Ile-en-Terre, Trйgrom, et trois grandes barres ou juridictions principales. Coatmen, Tonquйdec et la Roche-Derrien. Ils avaient, en outre, une sйcherie de poisson en Pleumeur-Bodou et Trйbeurden, du 1er mai au 14 septembre. Leurs vassaux devaient, dans cet intervalle, y apporter tous les congres et anguilles qu'ils pйchaient, а peine de soixante sous et un denier d'amende par contravention. Le vicomte de Tonquйdec avait le privilиge de prendre le buffet dont s'йtait servi l'йvкque de Trйguier, le jour de son entrйe dans sa ville йpiscopale ; il avait le droit d'apprйcier en deniers les rentes de grains а lui dues, et de les йvaluer douze deniers plus cher que le prix fixй par les trois marchйs prйcйdents de Lannion. Sa cour ou juridiction йtait tenue au lieu de Rubuzoas par le sйnйchal et autres officiers, et ses plaids gйnйraux quatre fois par an. Indйpendamment de tous ces droits, le vicomte de Tonquйdec avait un sergent gйnйral fйodй (officiers chargйs de mettre а exйcution les sentences, arrкts et juments), lequel йtait franc et exempt de toute taille. [Le seigneur de Coatleven en Trйgrom, prйvфt (ses fonctions consistaient а poursuivre les malfaiteurs ; il faisait fonctions d'йcuyer aux entrйes solennelles) de Tonquйdec, recevait des chefs rentes en vertu desquelles il devait а la seigneurie, а chaque йpoque de Saint-Michel, une paire d'йperons dorйs estimйe vingt-cinq sous, et une paire de gants estimйs seize sous]. droit de greffe civil et criminel (droit sur les jugements et actes), droit de sceau (le sceau sert а sceller les ordonnances, lettres patentes, provisions de charges ou offices) et de tabellionage, droit de lods, rachats (droit qu'a le vendeur de reprendre la chose en remboursant le prix) et sous-rachats, droit de guet (droit que chaque habitant non noble ou ecclйsiastique des chвtellenies paie au seigneur chвtelain, au lieu de la garde et du guй que celui-ci pouvait exiger qu'ils fissent dans son chвteau) sur les hommes de la chвtellenie de toute anciennetй, sauf le temps de guerre oщ, d'aprиs un aveu de 1538, il ne pouvait l'exercer qu'avec la permission du roi. Il avait droit de marchй le lundi et trois foires dans l'annйe, et, pour les hommes et sujets de la paroisse de Tonquйdec, droit et privilиge d'exemption de toutes les contributions qui se font pour la nourriture par йtapes, garnisons et passage des gens de guerre par la ville de Lannion et autres villes ou lieux circonvoisins. La vicomtй avait conservй l'ancienne coutume des Gaulois kimris, tirant son origine de la tribu ou clan kennedl. La kennedl s'associait pour la culture des terres comme pour le service des armes. Elle formait un petit йtat ayant pour chef un pen-kennedl ou capitaine. Chaque membre du clan se considйrait comme l'homme ou le parent du Pen-Kennedl. qui devait accorder а tous une йgale protection. Ceux qui construisaient des maisons au lieu de Rubuzoas, prиs du chвteau, йtaient exempts de toute taille et subside par privilиge spйcial (Gaultier de Kermoal).

La seigneurie de Pont-Blanc appartient en 1629 а Benjamin du Liscoлt (seigneur du Bois de La Roche а Coadout), йpoux d'Anne de Coatrieux. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains des familles Coлtlogon (en 1682) et de Trogoff (en 1780).

Indйpendamment de la vicomtй de Tonquйdec, Tonquйdec avait pour maisons nobles. la Vieille-Motte, Kerhuon, Kerrel, Le Porzou et Troguindy. Sous l'Ancien Rйgime, le manoir de Rubudas abrite l'auditoire oщ s'exerce, jusqu'en 1739, la juridiction de la seigneurie de Tonquйdec.

En 1710, dans un " Rolle de rйpartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposйe sur touttes les seigneuries et fiefs ecclйsiastique et laпques de l'йveschй de Trйguier " (Archives dйpartementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnйe а " Tonquйdec et Minihy " la seigneurie de Tonquйdec а la dame de Tonquйdec (120 livres), la seigneurie de Coatneven (10 livres), la seigneurie du Claziou (10 livres), la seigneurie de Pontblanc en Tonquйdec (10 livres).

Lors de la rйformation des fouages de 1426 sont mentionnйs а Tonquйdec les nobles qui suivent. le vicomte de Coetmen (Quoitmen) et de Tonquedec, Plaisou l'Outraige (Plezou Loutraige), veuve d'Olivier le Frotter. On mentionne aussi les manoirs suivants. Tnouguindy ou Tuonguindy (mйtayer Rolland Salaun) appartenant а Jehan Periou ; Kerherell ou Kerherel (mйtayer Guillaume le Dylavrec ou Delavrec) propriйtй de Plaisou l'Outraige (Plezou Loutraige). On y mentionne aussi plusieurs lieux-dits. Ker Meur, Ker Gall, Ker Goez, Ker Neguez, Ker Gruahan, Ker Gouriou, Ker Gopuranton, Ker Brimec, Ker Ylis, Ker an Draon, Ker Riguallen, Ker Castell, Ker Finit, Kernech Huguoarn, Run Briz Guas, Run en Barz, Ker Gouzoucha, Quoyt David, Loc Yvy, Tnou Guindi, Ster Men, Run Gourouhan.

A la "montre" (rйunion de tous les hommes d'armes) de Trйguier de 1481, on comptabilise la prйsence de 6 nobles de Tonquйdec (alors qu'en 1426, il y avait 2 nobles).

Jehan de COETMEN de Coetmen (3000 livres de revenu) ;